Une batterie française...
La dune des Arros, à la sortie nord de Soulac-sur-mer mais située sur le territoire de la commune du Verdon-sur-mer est le site retenu par la marine française, dans les années 30, pour l'implantation d'une batterie de côte. Avec la batterie du Requin, installée quant à elle sur la rive charentaise (commune de La Coubre), elle doit assurer la protection de l'entrée de l'estuaire de la Gironde. Les travaux de construction des ouvrages constituant ces deux batteries sont réalisés en 1938 à 1939.La batterie française des Arros se compose de quatre plateformes circulaires bétonnées, avec soutes à munitions attenantes, supportant des pièces d'artillerie de marine Mle 1887 d'un calibre de 164,7 mm, d'un poste de télémétrie, d'un abri pour projecteur de 150 cm, d'un abri pour groupe électrogène et d'une habitation pour le logement d'un gardien.
Les travaux achevés, les canons jusque-là stockés en attente au fort de la Pointe de Grave sont mis en place sur leurs plateformes puis des essais de tir permettent de valider les installations. La batterie des Arros est déclarée opérationnelle en août 1939.
Les Allemands occupent le site...
Lors de leur arrivée sur le secteur de la Pointe de Grave, fin juin 1940, les troupes allemandes prennent possession de la batterie, abandonnée depuis la capitulation mais toutefois équipée de ses pièces d'artillerie avec leurs stocks de munitions. Ils occupent alors cette position et sont désormais sensés utiliser cet armement français avec ses infrastructures fraîchement achevées jusqu'en 1942.La batterie française dite "de l'épi des Arros" devient une batterie de côte de la Kriegsmarine qui se verra, par la suite, attribuer le statut de "point d'appui" (stützpunkt) avec le numéro Gi307 dans la nomenclature du secteur Gironde Sud, dans le cadre du réseau de défenses côtières bien connu sous le nom de "Mur de l'Atlantique".
La batterie des Arros devient un vaste chantier...
Pour répondre aux nouvelles directives fixées, entre autres afin de remédier à la vulnérabilité des pièces d'artillerie jusque-là installées sur plateformes, des casemates et de nouveaux abris en béton armé vont renforcer les fortifications côtières.En 1943, le site va alors subir de grandes transformations :
Quatre casemates du type M270 vont désormais abriter les canons de marine, un nouveau poste de télémétrie va se substituer au poste français, des abris fortifiés vont protéger le personnel de la batterie et les transmissions, deux importantes soutes (M145) vont abriter les munitions de réserve, un nouvel abri (type Fl277) et une cuve sont dédiés au projecteur de 150 cm, une infirmerie et des abris de stockage dédiés sont réalisés. Enfin, deux casemates de type R670 pour abriter un canon de 75 mm, sont construites en protection de flanquement au nord et au sud.
Tous les bunkers ou presque...
Les opérations aériennes visant à bombarder la position et son pilonnage par la marine française qui ont précédé l'assaut des troupes terrestres, en avril 1945, ont causé peu de dommages aux bunkers.Les 20 ouvrages imposants en béton armé réalisés au cours de l'année 1943 sont par conséquent en bon état, à l'exception de l'abri des transmissions qui est le seul ouvrage touché lors d'un bombardement et de l'une des casemates M270 dont la soute à munitions a implosé.
L'abri Fl277 a été localisé mais demeure quant à lui masqué par le plateau dunaire, sous 2 mètres de sable.
Pour en savoir plus :
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Positionnement des ouvrages allemands visibles sur le terrain :
Plan aimablement fourni par le groupe archéologique La Forteresse Gironde Sud